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Du nouveau du côté de la DSP dédiée à la restauration scolaire

Les parents d'élèves sur le banc de touche et un projet sans ambition pour les enfants


RAPPEL du CONTEXTE

Depuis l’automne 2019, la FCPE de Noisy-le-Grand a fait part chaque fois qu’elle l’a pu en commissions restauration, mais aussi lors de réunions sur l’amélioration de la prestation d’Elior, et enfin lors de la dernière rencontre avec Mme Marsigny, de son souhait d’être associée aux réflexions sur la future délégation de services publics (DSP) pour la restauration scolaire.

Mmes Huret et Bennia Pirolli nous ont à chaque fois laissé entendre que des réunions spécifiques sur le sujet auraient lieu, et que les parents pourraient y prendre part. Ce sujet n’a en effet nullement été abordé sur le fond, ni lors des commissions restauration, ni lors des réunions pour l’amélioration de la prestation d’Elior, ni lors des réunions sur les DSP de la ville.

Quelle n’a donc pas été notre surprise de découvrir, quasiment par hasard, le 7 décembre dernier, que la ville de Noisy le Grand avait publié une consultation sur la concession de service public pour la restauration collective, avec une date limite de remise des offres au 10 décembre. Contrairement aux propos tenus, aucune concertation n’a été organisée avec les parents d’élèves. Et non, tout n'est pas de la faute de la crise sanitaire !

Pour mémoire, comme cela est souligné dans le dernier numéro de Noisy Mag, 5200 à 6200 repas sont servis chaque jour dans les écoles noiséennes. De quoi intéresser de nombreux parents, non ? Voire de nombreux contribuables aussi quand on sait que la valeur de la concession est estimée à 24 millions d’Euros HT!

Malgré cette absence d’échange préalable entre la mairie et les parents d'élèves, la FCPE a pris connaissance avec beaucoup d’attention des 122 pages constituant le projet de contrat de délégation de services publics.


LE PROJET DE CONTRAT


En préambule du projet de contrat, la commune de Noisy-le-Grand précise qu'elle est attachée à ce que le temps du repas soit « un temps convivial et/ou éducatif de qualité ». A la lecture de cette phrase, nous ne doutons pas que les services mettront tout en œuvre pour trouver très rapidement les animateurs qui manquent encore sur certains sites de restauration scolaire pour atteindre le seuil d’encadrement relaté par la mairie dans le courrier adressé aux parents des écoles (1 pour 23 élèves), et donner ainsi la possibilité à chaque élève de disposer des 30 minutes à table prévues par les textes en vigueur. Nous comprenons aussi que le silence imposé à table aux enfants de certaines écoles va cesser, leur ordonner de se taire étant, vous en conviendrez, peu compatible avec la convivialité.


LES POINTS POSITIFS : l’intérêt de certains dispositifs retenus par le projet de contrat

  • La mise en place d’un plan de progrès pour favoriser les approvisionnements locaux, respectant la saisonnalité des produits ;

  • L’exigence d’approvisionnements durables ;

  • Certaines solutions de nature à lutter contre le gaspillage alimentaire que nous avions eu l’occasion de suggérer lors des commissions restauration : contenants « petite faim/grande faim » au choix de l’enfant, tables de tri et pesée des aliments compostables, et notamment le pain ;

  • Une vigilance particulière sur le pain (recours à des « artisans boulangers locaux » et contrôle de la qualité durant le contrat), les poissons (« pêche durable »), les viandes (« 100 % muscle », steaks hachés avec une « teneur inférieure ou égale à 5 % de matière grasse »), les fonds de sauce ;

  • Réduction de l’utilisation des plastiques.

LES POINTS NEGATIFS des options retenues par le contrat

  • Néanmoins, nous déplorons vivement certaines des options retenues par le contrat , car l’expérience a montré sur le contrat actuel qu’elles conduisaient le délégataire à minimiser ses efforts, et que la qualité de la prestation s’en ressentait.

  • D’une manière générale, nous constatons le caractère insuffisamment précis des obligations du concessionnaire dans le cadre du « plan de progrès » précité, sur le tri et la valorisation des déchets : le concessionnaire doit seulement s’engager à « mener des réflexions » sur les plats panés ou reconstitués qui « doivent être limités », sur les additifs et les aliments ultra-transformés...

  • La durée du contrat est fixée à 7 ans, cela nous semble de nature à engager trop longuement la commune pour peser sur le délégataire.

  • La part des produits bio est fixée à 20 %. Il nous avait semblé que la ville souhaitait afficher davantage d’ambition sur ce sujet. 20 % de produits bio, c’est une composante de chaque repas ce qui équivaut au niveau actuel de produits bio servis par repas. C’est pour nous insuffisant.

  • Le projet de contrat n’interdit pas l’utilisation des barquettes en plastique employées pour le réchauffage des aliments, alors que nous réclamons sa suppression depuis plusieurs années. Dans la future DSP il est seulement exigé du concessionnaire qu’il respecte la loi en la matière, or celle-ci prévoit la suppression des contenants en plastique en 2025 ! Nous regrettons le manque d’ambition de la ville sur ce volet qui concerne directement la santé de nos enfants et alors que Strasbourg, Lyon, ou encore Toulouse ont déjà supprimé l’utilisation de ces barquettes.

  • Sur la qualité gustative des repas, le contrat ne contient selon nous aucun dispositif qui permettra d’améliorer la situation actuelle.

  • Comme sur le contrat en cours, c'est au délégataire de faire la mesure de la satisfaction des usagers. C’est déjà le cas aujourd’hui. Résultat : le prestataire actuel affiche en commission restauration un taux de consommation de ses produits de plus de 90% et dans le même temps, des enfants disent fréquemment que la cantine « c’est pas bon ! ». Nous pensons que la mesure de la qualité aurait dû revenir dans les missions de la ville, seule possibilité pour elle d’exercer un véritable contrôle sur le qualitatif.

  • Nous constatons que les contrôles et sanctions prévus par le projet de contrat porte uniquement sur des éléments quantitatifs et pas sur la qualité des repas fournis.

  • La commission restauration à laquelle participent les parents d’élèves reste cantonnée à un simple rôle de relecteur des menus alors que nous avions suggéré qu’elle puisse également être saisie pour donner un avis, avec des représentants du conseil des enfants, sur les nouvelles recettes proposées dans les cantines.

  • Les spécifications sur la qualité des repas sont manifestement inférieures pour les cantines scolaires à celles prévues pour le restaurant municipal. Pour les personnels communaux sont ainsi exclus « tout produit reconstitué », et exigé « un fromage de qualité ». Pourquoi, ne pas avoir eu le même niveau d’exigence pour les élèves noiséens, en particulier l’absence de produit reconstitué pour les plats sans protéine animale ?

DES INTERROGATIONS...

  • Sur la mise en place, en cours de contrat, d’un système de réservation des repas par les parents. Un tel système n’existe pas aujourd’hui. La FCPE n’y est pas opposée par principe mais souhaite que l’introduction d’un tel dispositif fasse l’objet d’une consultation préalable des parents, et que dans tous les cas, il soit assorti de mesures de souplesse ;

  • Sur la possibilité de choisir en alternative un repas sans protéine animale. Nous y sommes favorables car cela peut être de nature à répondre à certaines préoccupations (interdits alimentaires, plats imbriqués…). Or, les propos du projet de contrat sont en effet contradictoires sur ce point. Certains articles évoquent en effet un « menu unique » et dans le même temps, l’article 21.12.1 stipule que le concessionnaire proposera une « alternative quotidienne sans protéine animale avec œuf et poisson ».

  • Sur la réduction du nombre de composantes, de 5 à 4 par repas, évoquée dans le contrat, pour mémoire, les parents d’élèves ont déploré la baisse du nombre des composantes du goûter il y a quelques années.

Sur ces trois volets, nous attendons les éclaircissements des services de la mairie. En conclusion, nous déplorons le manque d'ambition de la ville en matière de restauration scolaire car un changement de délégation de service public est le moment de poser des conditions et d'aller vers une amélioration du service. Cette mairie aime t-elle les enfants ?

Et vous, chers parents, qu'en pensez vous ?




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