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Du racisme à l'école ?



Ce qu'il se passe

Les agressions racistes, islamophobes et antisémites, verbales ou physiques, se multiplient de manière générale (voir ce rapport sur l'année 2023). La libération de la parole médiatique, mais aussi de la parole citoyenne, de voisinage peut provoquer bien des dommages... Et à l'école, alors ?


L'éducation nationale propose pour chaque cycle un parcours "Éduquer contre le racisme" : accepter et respecter les différences, tolérer la diversité, questionner les préjugés, etc. Au collège, par exemple, les élèves qui se sentent victimes de racisme peuvent toujours se tourner vers l'équipe enseignante, les CPE, la direction, pour en parler. Cela arrive, bien souvent entre élèves, et les cours d'ECM, ou d'Histoire, permettent aussi de dialoguer, de transmettre des valeurs de respect.


La situation est plus difficile à vivre quand un professeur tient des propos racistes, ou prononce une remarque qui vise une origine réelle ou supposée.


Comment réagir ? Là encore, en parler aux autres adultes responsables de l'établissement. Parents, vous pouvez contacter la FCPE pour savoir la conduite à tenir. En effet, un unique témoignage ne suffit pas. Il faut des preuves ou un faisceau de témoignages. En parler peut se retourner contre vous, car vous pouvez vous exposer à  une action en dénonciation calomnieuse. Enfin, le droit de chaque citoyen·ne est de pouvoir déposer plainte, une fois les faits établis, vérifiés en se rapportant à la Loi, scrupuleusement écrits, vous pouvez porter plainte au commissariat de police où l'évènement a eu lieu, ou à la gendarmerie la plus proche, et cela à titre individuel. C'est-à-dire que si, dans votre enquête, d'autres élèves ou parents, ont été insultés, menacés, chacun déposera une plainte différente, précise, sur son cas personnel.


Que dit la loi ?

👨‍⚖️ Article R625-7 puis 8 du code pénal : La provocation non publique à la discrimination,  à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de  personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur  non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une  prétendue race ou une religion déterminée est punie de l'amende prévue  pour les contraventions de la 5e classe.

👩‍⚖️ Est punie de la même  peine la provocation non publique à la haine ou à la violence à l'égard  d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur sexe, de  leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou de leur handicap,  ainsi que la provocation non publique, à l'égard de ces mêmes personnes,  aux discriminations prévues par les articles 225-2 et 432-7.


Ce qui fait que le racisme n'est pas une opinion, mais un délit. Cependant, ce qui est ressenti comme du racisme peut ne pas l'être, et il faut bien questionner la situation, pour éviter de se retrouver dans une situation où la loi se retourne contre celui ou celle qui se pensait victime ! Quels mots ont été prononcés, par qui ? Est-on bien sûr de tout ce qu'il s'est passé ?


Pour se faire aider : SOS-Racisme, Défenseur des droits, ou encore le site "comment déposer plainte".


Photo source Wikimedia, Rama.


Laïcité ou anti-racisme ?

Il faut bien avoir en tête La Charte de la Laïcité, qui s'applique à l'école, et dont la page de référence se trouve ici sur le site du ministère de l'éducation nationale. La voici en 15 articles, qui assurent l'égalité, le respect, au sein de l'établissement scolaire, en imposant de ne pas manifester les opinions personnelles, tout en permettant l'expression libre et le partage des connaissances, pour aboutir à la construction des futur·es citoyen·nes.


Charte de la laïcité, education.gouv.fr


Cependant, laïcité et anti-racisme ne se recoupent pas forcément, la vigilance reste de mise.


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N'hésitez à vous faire aider, contactez la FCPE, nous vous aiderons. Contactez les représentants d'élèves de votre école, ou la FCPE Noisy-le-Grand. En espérant l'avenir meilleur.


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Annexe


 💡 Définition de "racisé" : Une personne est "racisée" quand elle est renvoyée à une origine ethnique réelle ou supposée. "Être racisé·e", c'est la condition d'une personne victime de racisme ; on trouve aussi depuis quelques années le terme de "racisation" qui restitue mieux, par sa forme grammaticale, l'action de réduire une personne à une origine, par le commentaire, l'injure, etc. Ce sont des termes, utilisés depuis quelques années mais datant de plus que ça, nés d'études sociologiques qui permettent d'analyser des concepts, de poser des mots nouveaux sur des concepts anciens, pour mieux les comprendre et s'en défendre. Bien souvent, ces termes sont rejetés (par les racistes) qui les qualifient de "wokistes", pour s'en débarrasser sans apporter autant de réflexion et de travail pour s'y opposer qu'il n'en a fallu (des années, en fait) pour les trouver et les prouver. Mais contrairement à celle des racistes, la pensée progresse, on peut toujours apprendre, et découvrir. Pourquoi ces termes sont-ils pertinents ? Par exemple, imaginez bien que A, Martiniquaise, peut être vue comme Algérienne à Paris, et insultée comme "arabe", ou contrôlée au faciès par la police qui s'étonnera alors de lire sa carte d'identité. Mais A, la même A née à Fort-de-France, peut très bien être vue comme Française à New-York et pas du tout comme nord-africaine. Idem pour E, né à Kyiv et qui peut-être racisé comme Roumain par n'importe quel idiot venu. 


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